Les bulles de savon ne sont pas sérieuses. Elles n’en font qu’à leur tête ! A peine mises au monde, elles partent à l’aventure. C’est sans doute pour cela qu’elles fascinent tant. Mais les regards envoûtés par ces clôtures sphériques mobiles y décèlent peut-être aussi la relativité de toute chose, l’évanescence des ordres soumis aux caprices des vents et à l’inexorable fatalité de l’ultime rupture. Les bulles sont des métaphores de la vie, des espaces-temps suspendus, des allégories oniriques de la liberté, des écrins magiques pour des rêves nomades. Éphémères verreries, elles se métamorphosent en d’éblouissantes et improbables chorégraphies, arabesques solaires où se réfracte l’image du monde qui défile sous leurs fragiles courbes.
Dans « La comédie humaine », Honoré de Balzac le rappelait : «Le bonheur est une bulle de savon qui change de couleurs comme l’iris et qui éclate quand on la touche ». Dans ces créations « bullesques », Annaig, Sylvain, Greg, Sibel et moi-même, avons touché la grâce et l’apesanteur de notre enfance qui pourtant n’est plus…
Avec l’étroite complicité des artistes bulleurs Greg (Bubble show), Annaig et Sylvain (Ébullitions).